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"Paris tente de combler le vide US au Moyen-Orient" (Jerusalem Post)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
La ministre française de la Défense, Florence Parly, et son homologue émirati Mohammed Ben Ahmad al-Bawardi, lors d'une cérémonie militaire sur la base navale française d'Abou Dhabi (Émirats arabes unis), le 24 novembre 2019. ©Reuters

Depuis que la France a apporté son soutien ferme aux frappes au missile israéliennes le 20 novembre dernier contre la banlieue de Damas, faisant suivre ce soutien quelques jours plus tard à Manama de l'annonce de la formation d'un QG de guerre navale contre l'Iran aux Émirats, et ce, sur fond d'accusations, et de menace guerrière contre l'Iran, les Israéliens regardent d'un œil plus intéressé le régime au pouvoir à l'Elysée, se demandant quelle mouche a piqué le président Macron. Jupiter qui a annoncé il n'y a pas si longtemps la mort cérébrale de l'OTAN s'est-il mis dans la tête l'idée ô combien dévastatrice de "singer" les Yankees au Moyen-Orient? 

Selon Jerusalem Post, la France "a dévoilé" une nouvelle position lors du « Dialogue IISS Manama 2019 », à Bahreïn, face aux récentes évolutions en Asie de l'Ouest. " De toute évidence, Paris croit que l'Amérique est sur le point de se désengager de la région" et semble vouloir "colmater la brèche". Le journal se focalise surtout sur le "volet naval" de cette mission anti-iranienne dont la France de Macron s'est fixée et dont la nature est entourée du plus grand flou : « La France cherche à jouer un rôle plus important dans la région à travers cette mission maritime européenne, surtout que sa ministre de la Défense , Florence Parly ne s'est pas gardée de critiquer, sous un ton franchement anti-iranien, le refus de Washington de "riposter à la destruction d'un Globan Hawk US par l'Iran dans le ciel iranien, ou encore ce même refus de riposter à la "menace iranienne contre l'Arabie saoudite et d'autres pays". Pour le journal israélien, le fait que Parly ait évoqué dans son discours devant un parterre de stratèges et d'experts occidentaux,  l'épisode de 2013 quand l'ex-président Hollande avait mis en état d'alerte ses chasseurs Raphael et ses missiles de croisière Scalp pour qu'ils aillent bombarder la Syrie sous prétexte d'avoir à contrer les attaques chimiques du régime Assad contre les Syriens, est de loin un "moment de vérité exquis" 

JP apprécie aussi que la ministre française accuse sans preuve, l'Iran d'implication dans les attaques contre les pétroliers au golfe Persique et en mer d'Oman et qu'elle aille même jusqu'à appeler à une "riposte contre l'Iran".  

Dans la foulée, le journal israélien estime que le discours de Parly n'avait "rien d'ordinaire" et qu'il était truffé de flèches contre la politique "apathique" des États-Unis dans la région :

« [Ce discours] n'était pas un discours ordinaire, mais un coup contre la politique américaine - et un signal à la région (IsraeL et ses alliés arabes, NDLR) que la France se sent concernée par les événements au Moyen-Orient et qu'elle veut de ce fait jouer un rôle plus profond. »

Lire : L’Iran met en garde contre la violation de son espace aérien

Mais l'Iran, selon JP, n'a pas été la seule partie sur le dos de qui la France a voulu se tailler une réputation d'acteur militaire de poids. Le journal fait allusion aux propos critiques du ministre français de la Défense contre "l’expansionnisme turc" à Aïn Issa ou encore contre "les agissements de la Russie à Benghazi," ainsi que contre l'influence et les activités des Chinois à Djibouti. Et bien selon Parly tout ceci est lié au vide de pouvoir et ce serait à la France de le remplir et le journal israélien de commenter :

« Ceci est important puisque la France est considérée comme une puissance coloniale en Syrie et elle a joué un rôle-clé dans les troubles du pays depuis 2011. La France entretient également des relations étroites et importantes avec Djibouti et dispose d'une base navale dans ce pays. La France craint que d’autres pays lui coupent l'herbe sous pied .

 

Selon le journal, la France suit aussi avec inquiétude ce qui se passe au Liban où évolue une jeune génération née après 1989, soit après l'accord inter-libanais [signé en 1989] qui a mis fin à la guerre civile libanaise. Et bien au Liban aussi la France est en perte de vitesse. Et pourtant c'est un pays qui compte environ 240,000 civils et 2800 militaires en Aise de l'Ouest et compte les y maintenir d'où d'ailleurs l'escale de la ministre juste après Manama aux Émirats où elle s'est entretenue avec les responsables des accords militaires bilatéraux et de la présence de trois bases militaires françaises aux Émirats".

Le quotidien évoque dans la suite, la vente d'arme à connotation anti-iranienne de Paris à l'Arabie saoudite, qui s'ajoute à son bilan particulièrement noir au Yémen où des milliers de civils se sont fait tuer par des armements français. : « La ministre française des Armées a déclaré que Paris avait également un puissant ensemble d’avertissements, notamment des radars sophistiqués et des dizaines d’opérateurs pour dissuader les attaques de drones et de missiles de croisière ».

L'article se félicite enfin de l'émergence d'un "facteur français" au Moyen-Orient qui a l'air parfaitement pro-israélien et anti-iranien, un facteur décrit comme suit : « C'est le nouveau printemps de la France au Moyen-Orient. La visite de quatre jours de la ministre française des Armées dans la région témoigne de l'engagement de Paris dans la région. Tandis que les États-Unis semblent réduire leur rôle au Moyen-Orient, la France poursuivra ses efforts pour combler une partie du vide américain. »

Les observateurs sont pourtant bien plus sceptiques que le journal sioniste face à ce qu'il considèrent comme une mise en scène parfaitement rodée à Washington suivant laquelle les alliés otaniens des États-Unis devront désormais faire les frais des aventurismes américains non seulement financièrement, mais aussi par effectifs armés interposés. En Afrique, la France tend à agir de plus en plus en supplétifs des Américains, au Moyen-Orient et  elle sera à la fois un agent subalterne au service des USA mais aussi et surtout d'Israël. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV